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Petit-dej mongol

Au sommet,

je sommeille

Je lève donc tôt ce matin-là, presque en même temps que le soleil. Tout le monde dort, à moins que Carine soit déjà en balade ? Je me décide à gravir la montagne la plus proche pour élargir mon champ de vision. C’est étonnant comme les distances sont complètement flouées dans ce pays. Il est difficile de mesurer les distances en hauteur et en longueur. Toujours est-il que j’arrive au sommet assez rapidement. Au soleil il fait chaud et je me suis installée du mieux que je pouvais pour admirer ce panorama si paisible : les montagnes de pierres rouges, noires et la rivière qui reflète un ciel bleu profond. Les herbes jaunes à son abord donnent un panel de couleurs d’autant plus complet. Après avoir fait un petit tour sur l’autre montagne en face je reviens à la première où j’ai vu sur le camp. Et je m’endors, là, posées sur les pierres coupantes. Un délice !

Réveil rapide, un coup d’œil, ils sont levés : petit-déjeuner ! Il reste des buuz et hushuur et du riz pas cuit de la veille, que je trempe dans mon thé au lait. Je ne m’étonne plus de mettre de la viande dans mon lait de bon matin. […]

Dans un village, nous nous arrêtons pour prendre de l’eau car nous allons nous avancer encore plus loin dans le désert. Un gars en moto nous indique la route à suivre. Il nous faut traverser une rivière, ce qui, avec la voiture de Bat est assez facile. Ce ne fut pas le cas de la malheureuse voiture qui, tirée par une voiture est ressortie avec 20 cm d’eau à l’intérieur. […]

En chemin, on s’arrête pour entrer dans des yourtes et proposés aux familles de devenir des partenaires de l’agence. Mais c’est perdu au milieu du désert que nous nous arrêtons à une yourte où seul un jeune homme et sa grand-mère malade habitent. Ils élèvent des chameaux et de jeunes bébés sont attachés à côté du camp. Les filles donnent quelques crèmes, tissus et autres petits cadeaux à ces nomades et nous repartons. Enfin, j’appends plus tard qu’on aurait pu me laisser avec ce beau garçon, qui « ne fume pas, ne bois pas et ne baise pas » d’après Munkhe : génial ! […]


 

Un mari ?

J 4 Terres de feu

"Là-bas en face"...

Alors là c’est magique encore une fois. C’est plat, c’est infiniment vaste. C’est poussiéreux et de couleur sable. Et puis d’un coup, des pentes douces qui descendent dans une vallée où en fond, en contre-bas on aperçoit une chaîne de montagnes aux couleurs plus rougeoyantes. Pause déjeuné au vent composé de pain, saucisson et concombre. Destination : « là-bas en face ». […]

Si le "là-bas en face" semble facile, la descente l’est beaucoup moins. On roule à la crête des collines ce qui ressemble à des montagnes russes (si si concrètement). On croise une antilope qu’on essaye de courser au passage mais sans succès. Et nos pilotes trouvent enfin la voie pour descendre. Puis nous filons au pied des ces montagnes si éloignées auparavant et qui grandissent au fur et à mesure que nous avalons les kilomètres. Je vous laisse juger de leurs formes singulières sur les photos. Ce sont les « falaises » Uuch. […]

Mais le top c’est quand nous avons emprunté un chemin entre ces montagnes qui nous engloutissaient et puis en quelques seconde, le temps de monter une pente bien abrupte et PAF ! De nouveau le calme plat ! C’est la steppe qui reprend le dessus. On s’arrête un peu plus loin pour une vue magnifique sur les montagnes Uuch laissées en contrebas. Le vent nous décorne (pour preuve les photos où mes cheveux s’en donnent à cœur joie). Et de nouveau, les couleurs rouges d’Uuch contrastent avec la vallée un peu plus jaune et les montagnes bleuies par l’atmosphère au loin. […]

Il se fait tard, on arrive enfin à notre prochaine famille, éleveurs de chèvres au vu du troupeau qui se trouve à proximité. Mais personne aux alentours. Puis on ouvre la yourte et on trouve deux enfants, une petite fille et son petit-frère attaché par de foulard dans un coin de la yourte. Seuls…. Ok. Selon Munkh quelque chose d’urgent à du se produire. Non pas parce que les enfants sont restés seuls, mais parce que le troupeau est resté sans berger. Ca nous a surpris, nous, les trois IN. Bref, on sort des pommes pour les enfants, que je découpe pour le plus petit. Carine et Martine offre une marionnette à la petite, qui jouera avec et avec nous toute la soirée. Puis on prépare la soupe (pâtes, pommes de terre, choux ..) et j’ai eu le plaisir de donner la cuillère au petit bout retenu par ses foulards. Adopté !

On monte les tentes à côté. Et à la tombée de la nuit, maman et monsieur reviennent : ils nous attendaient à un autre lieu de rendez-vous en fait. Maman se met à s’activait pour nous recevoir : thé au lait, idée, elle brique la yourte (qui n’était en fait pas la sienne), on mange du yaourt au lait de chameau (toujours aussi particulier ce lait de chameau mais ça passe). L’énergie qu’elle déploie est remarquable. Je la trouve magnifique et tombe en fascination. Puis je comprends mieux pourquoi le petit chou était attaché : il crapahute partout ! Un autre monsieur qui devait être notre hôte apparait dans l’embrasure de la porte : sa yourte est plus loin dans le désert. Donc en gros on ne s’est pas trop chez qui on était mais d’après ce que j’ai compris, nous étions chez la mauvaise personne et nous avons raté le rendez-vous. Ce n’est pas bien grave.

Les filles partent se coucher et sa continue à discuter sous la yourte. Ca parle communauté de nomades et affaires. Pendant ce temps, mon petit démon se meut toujours autant et au comble de mon bonheur, il vient vers moi m’offrant des bouts de pommes et de gâteaux de lait, s’assoient entre mes jambes, repart, me considère avec intérêt. Sa sœur dort dans un coin, emmitouflée dans un deel.

Puis, les conversations se terminent. Je sors pour aller me coucher et là, de nouveau, une claque. En quittant la lumière émise par l’ampoule dans la yourte, mes yeux s’écarquillent face à cette nuit magnifiquement étoilée. Le choc de ces loupiotes qui brillent par milliers dans ce ciel si noir restera gravé longtemps dans ma mémoire. C’est donc emmitouflée moi aussi sous ma couette et une couverture à l’odeur de chèvre, la tête hors de ma tente, près des chèvres qui émettent parfois quelques bêlement que j’observe béate ce spectacle.

Et mes pensées se sont perdues dans cette toile constellée. Bonne nuit !

Uuch !

Mouahaha

Enfantine surprise

Sous les étoiles

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