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Transsibérien

Dernier jour de mars

Pour faire une demande de visa long séjour, il m’a fallu sortir du pays. Direction la Chine ! Si au départ, on m’a dit « tu vas à Ereen » (la ville frontalière) puis « tu vas Pékin » (yahouuuu) puis de nouveau « tu vas Ereen », au final c’est plus une expérience mongole que chinoise que j’ai pu faire. Encore que …

Départ dimanche à 20h. Le jour même Bat m’appelle me disant qu’il ne pourra pas m’accompagner … beuh … mais Bayraa (son beau-frère) vient avec moi: chouette !! Et en plus ça va parler anglais (7ans aux USA, y’a du niveau !). J’apprendrais plus tard que c’est à cause d’une crise d’appendicite que Bat n’a pas pu venir (il va bien, condamné à manger de la soupe pendant une semaine, mais il va bien). 

Parce que vraiment c’était un périple court … mais intense.

Le train est à quai. Un changement de compartiment pour qu’on puisse être ensemble, et nous sommes dans le Transsibérien. Oui oui le même qui relie Moscou à Pekin. Nous ne ferons que 15h de trajet. Avec un couple chinois-mongol, 4 lits couchettes, les femmes en bas, les hommes prennent ceux du haut. Un vrai rêve, vous savez comme dans les films.


Après des papotages, une couverture et au lit !

Réveille en douceur, je suis dans le désert de Gobi. Et voilà, enfin. Les premières images de la campagne mongole côté sud. Après la neige qui est tombée, ce n’est pas le désert de sable orange. Timide, ce désert s’est paré de son manteau blanc et s’éveille tout comme moi à mes yeux grands ouverts. C’est l’immensité, une mer gelée qui fait oublier les secousses et bruits râleurs du train.


10h : proche de la frontière, le train à l’arrêt, les passeports dans les mains d’un contrôleur, on attend patiemment le fameux tampon de sortie. J’en venais presque à penser qu’ils attendaient exprès qu’on soit le 2 avril histoire que mon visa ne soit plus valide. Eren enfin. On passe les controleurs chinois (plutôt décontractés). Avant même de sortir, taximan nous harcèlent. Heureuse d’être avec Baylra. Ambassade mongole, attente interminable pour déposer mon passeport (ce sont des professionnels du tourisme avec des piles de passeports de touristes). Le visa express pourra être récupéré à 15h : chouette on repartira le soir même !

Après un tour en touctouc, on se rend au marché. Grand espace couvert avec plein de petites boutiques, tous Made in China pour sûr ! C’est un peu l’attaque on essaye de me vendre plein de choses, mais c’est chouette de suivre Bayraa qui doit trouver quelques produits pour sa famille.

Pour rentrer en terres mongoles, il nous faut traverser la frontière en voiture puis prendre le train côté mongol pour la capitale. Alors c’est parti ! A bord d’un 4x4 un peu miteux, notre gentille chauffeur et une dame de passage nous y emmène. Et là c’est du délire. Au passage on récupère deux dames de plus (à 4 derrières, sachant qu’aucun de nous 4 n’avait le gabarit « minette mongole », je peux vous dire que j’étais bien entourée). La voiture passe par un endroit, les passagers doivent faire tamponner les visas : deux fois donc, une fois en Chine et en Mongolie. Ca prend du temps, c’est chaotique, mais vraiment être accompagner c’est le pied et beaucoup plus facile. Une fois tout ça fait, après avoir vu des gens essayer de mettre des canapés dans des camions surchargés, on fonce prendre les billets de train. Billet pris à 17h30, départ 21h.

L’épisode qui suit va me rester longtemps en mémoire. Bayraa, qui n’ayant pas mangé depuis plus de 6heures commençait à plus tenir en place. Restau chinois oblige ! Beau restau d’ailleurs (moi avec mon gros sac je me suis sentie bien pouilleuse). Le menu dévoile plein de photos alléchantes. Curieusement les serveuses restent à nos côtés sans rien dire en attendant notre commande : je suis prise d’un rire nerveux. Et une soupe de poulet et un plat avec de la viande de porc.
Et c’est là, en attendant la commande, que je décide de faire un tour aux toilettes. Ca pue, c’est à la turque mais surtout, surtout, au moment de me laver les mains, je découvre un petit cadeau laissé « bêtement » sur le côté : un poisson mort. Comme ceux qui sont dans l’aquarium dans l’entrée. Rire que je partage avec Bayraa en revenant. Je ne vous parle pas de la tête de poulet qu’on a trouvé dans la soupe 

Tour chinois et frontière à l'africaine

Un restau

"Made in China"

L'expérience mongole

La cousine de Bayraa habitant la ville, elle est présente à la station de train. Et nous emmène chez elle. Dans une yourte. Pour éviter toute confusion, ce n’est pas la yourte au milieu des steppes, mais plutôt dans les quartiers peu bétonnés de la ville. Fabuleuse. Une maison de poupée, sans eau courante, avec un poele au milieu, une grande télé derrière. Ne parlant pas mongol, j’observe, cette vie de famille composée de 3 enfants (deux filles de 10 et 6 ans et un garçon de 5 ans) : les demoiselles s’activent, nous servent du thé mongol (au lait), et aide leur mère à la préparation des Buuz. Je connais maintenant le secret de ces petites merveilles.

Peut-être une heure plus tard, le repas servi, je mange à n’en plus pouvoir et Bayraa me dit qu’ils s’inquiètent et se demandent pourquoi je ne mange pas. Des visiteurs-amis arrivent, une nouvelle famille, lui militaire avec ces 3 enfants aussi dans la dernière semble avoir à peine 2 ans. Une photo de famille. Quelques parties de dames (dont une que je perds misérablement) et c’est l’heure.
 

Le plus fou, outre que ces moments là je les ai vécu en ayant pleine conscience du moment présent,

c’est que je suis persuadée de l’avoir rêvé,

trois ans auparavant.

L’instant précis où

Bayraa m’a donné un Buuz

pour me montrer comment on les confectionne,

ça,

ça je suis sûre de l’avoir déjà vu en rêve.

Un train pour la Chine

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de ce périple

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